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7 décembre 2012 5 07 /12 /décembre /2012 20:48

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Quand on pense au terme « football », on pense forcément au Brésil et ses cinq Coupes du Monde. A défaut d’être le poumon vert de la terre, c’est aussi un poumon incontestable de ce sport. Brésil et football, deux notions qui pourraient presque se jumeler et pourtant, son championnat national, le Brasileirão, est très peu connu en Europe. Alors c’est vrai, ce championnat n’est pas une référence mondiale mais aujourd’hui, les joueurs issus de la Serie A brésilienne sont partout dans le monde et notamment en Europe. Quelle grande équipe européenne ne possède pas au moins un joueur formé au Brésil dans son équipe ? Par son manque cruel de tactique, le jeu est totalement différent du style européen. « Tout pour l’attaque », ce serait un peu la devise du Brasileirão. Portés essentiellement vers le jeu offensif, les matches sont souvent très plaisants à regarder. Le ballon navigue d’une surface à l’autre deux fois plus vite qu’en Europe et rares sont les matches sans vainqueurs. Quand le dernier du championnat se déplace chez le premier, il n’y va pas pour défendre, il y va pour jouer. C’est ça le Brésil.

 

Fluminense en champion

 

Sacré champion pour la quatrième fois de son histoire, Fluminense aura survolé le championnat toute la deuxième partie de saison, sans jamais être rattrapé par l’Atlético Mineiro de Ronaldinho. Comme lors de la saison précédente, le « Flu » réalise une deuxième partie de saison parfaite, avec un Fred au meilleur de sa forme. En effet, l’ancien lyonnais n’en finit plus d’affoler les compteurs dans son pays et termine meilleur buteur du championnat avec 20 buts. Il a par ailleurs été élu meilleur joueur du championnat par la CBF (Confédération Brésilienne de Football) et il est régulièrement appelé en sélection brésilienne. Chaque équipe a sa future star, celle de Fluminense s’appelle Wellington Nem. Le jeune brésilien de 20 ans a explosé cette année et s’est vu titularisé 42 fois au cours de l’année 2012 par son entraîneur Abel Braga (Carioca et Copa Libertadores comprises), ce qui lui a permis de montrer ses talents en équipe nationale (3 sélections).

 

      o fluminense tetra campeao 2012-5308773

 

Cette saison, la concurrence au niveau des équipes n’a pas été aussi rude que les années précédentes. L’éternel rival, Flamengo, n’y arrive toujours pas et termine la saison à la 11e place, ce qui réjouit encore plus les supporters de « Fluzao ». Quant à l’autre rival carioca, Vasco da Gama (2e en 2011), c’est aux portes de la qualification pour la Libertadores que les coéquipiers de Juninho terminent la saison (5e). Justement, récent vainqueur de cette compétition et champion en 2011, les Corinthians finissent à une décevante 6e place. En raison des effectifs des équipes brésiliennes jugés « trop courts », il est très difficile de performer à la fois dans les compétitions sud-américaines et nationales, ce qui peut expliquer en grande partie cette dégringolade de l’ex-champion en championnat.  
Nouvelle déception pour Santos, ultra dépendant de son étoile Neymar et qui termine 8e.  Trop souvent blessé ou appelé en sélection (les matches internationaux se jouent très souvent en même temps que le championnat), la star brésilienne est aussi parti un mois aux Jeux Olympiques durant l’été, ce qui a quelque peu déstabilisé le Santos Futebol Club.

 

La surprise est venue d’équipes inattendues,  comme l’Atlético Mineiro (2e), transcendé par la venue de Ronaldinho à l’intersaison (32 matches, 9 buts). L’équipe a longtemps collé aux basques de Fluminense pour finalement lâcher prise sur la fin de saison. Révélation du championnat, le jeune Bernard (36 matches, 11 buts) a lui aussi énormément contribué à la belle saison du club de Belo Horizonte. A seulement 20 ans, le jeune milieu dont on parle peu en Europe, est une future star, au même titre que Lucas (Sao Paulo) ou  Neymar (Santos). Aussi surprenante, la saison de Grêmio, équipe très homogène, qui a étonné par son collectif et sa variété de buteurs tout au long de la saison (5 joueurs sont à plus de 6 buts chacun). Emmenés par le très prometteur Fernando et ses trentenaires Elano et Zé Roberto, le club tricolor de Porto Alegre et rival de l’Internacional, termine cette saison à une confortable 3e place synonyme de qualification pour la Copa Libertadores.
Enfin, ceci est moins une surprise, les coéquipiers paulista de Lucas et Luis Fabiano (Sao Paulo) grappillent deux petites places par rapport à la saison précédente et accroche une 4e place qui leurs permet de disputer les tours préliminaires de la Libertadores. Très prometteur, à condition que leur pépite Lucas qui rejoindra le PSG en janvier, soit bien remplacée.

 

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Des anciennes stars qui font la gloire de leur club

 

Au Brésil, les pépites du championnat n’y restent pas éternellement. Vite repérées par une grosse écurie européenne, c’est entre 17 et 25 ans que les futurs cracks partent s’aguerrir sur un continent qui représente pour eux « l’eldorado » du football. L’Europe est un rêve pour tous les jeunes brésiliens et pour tous les joueurs d’Amérique du Sud. Alors, quand ces jeunes stars reviennent au pays pour y trouver une retraite paisible, c’est en véritable héros nationaux qu’ils sont accueillis. Portés par cet engouement et ce culte voué aux joueurs de football, ils retrouvent une seconde jeunesse.

 

Cela a été le cas de grands joueurs qui ont marqué l’histoire tel que Ronaldo, Roberto Carlos, Adriano, Rivaldo, Raí, Romario... Aujourd’hui, rien n’a changé et les clubs brésiliens sont souvent dépendants de ces joueurs comme Ronaldinho, Juninho, Fred, Luis Fabiano, Paulo Asunçao, Deco, Zé Roberto ou encore Elano. Des retours triomphants qui les propulsent sur le devant de la scène, dans un pays qui les a vus partir si jeune. C’est aussi le cas de certains joueurs, moins connus en Europe, mais que nous français, connaissons du fait de leur passage en L1, comme Wendel (ex-bordelais) ou Ceara (ex-parisien). Des joueurs qui étaient dans le rouge et en totale perte de confiance, mais qui ont de suite retrouvé une seconde jeunesse en retrouvant leur pays natal, à l’image de Fred, parti de Lyon pour Fluminense en 2009.

 

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Ces talents qui, ont un temps, fait le bonheur de clubs européens, régalent aujourd’hui le peuple brésilien, avec une joie de vivre, de jouer au football et de fierté unique, dans une ère où le football est plutôt dicté par l’argent, plus que par la passion. Le Brasileirão est le reflet d’un football où l’attaque, la technique et les beaux gestes priment sur la tactique et où la cohérence d’une équipe finit toujours par prendre le dessus sur les individualités contrairement à ce que l’on pourrait croire. Un football très différent du football européen, et qui vaut vraiment la peine d’être regardé, ne serais-ce que pour découvrir l’essence même du football, car oui, s’il y a bien un pays dans lequel ce sport est ancré dans la culture, bien plus que n’importe où au monde, c’est bien au Brésil.

 

Nicolas Laplume

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