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11 octobre 2012 4 11 /10 /octobre /2012 22:34

 

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 Finaliste malheureux de la récente Europa League, l’Athletic Bilbao version 2011-2012 en avait surpris plus d’uns. Alors que personne ne redoutait cette équipe - dont les moments de gloires qui façonnent aujourd’hui leur palmarès furent surtout dans les années 50 – elle a proposé un football alléchant, basé sur un collectif bien rodé et une qualité de jeu exceptionnelle. L’arrivée de l’entraîneur argentin Marcelo Bielsa a totalement chamboulé les habitudes du club basque aux racines anglaises. Imprégnant aux joueurs, sa propre vision du football. Aux oubliettes le « kick and rush » britannique. Voilà du jeu et du spectacle qui aura permis à l’Athletic de côtoyer les sommets européens et de rêver plus fort... Mais voilà, la ferveur est vite retombée et aujourd’hui, le club rojiblanco est à la peine, tant en championnat qu’en Europa League (16e au classement de la Liga et dernier du groupe I en Europa League). 

 

Comment expliquer cette crise passagère qui touche le club depuis le début de l’été ?  Qu’à fait le club pour arriver à cette situation alarmante ? Entre problèmes sportifs et internes, plusieurs raisons importantes permettent d’expliquer cette déroute.

 

 

Un mercato estival bien trop agité

 

Le football proposé par l’Athletic Bilbao et leur saison 2011-2012 n’est évidemment pas passée inaperçue sur le continent européen. En plus de la qualité de jeu instaurée par Bielsa, de jeunes talents, pures produits de Lezama (le centre de formation du club), ont éclos de toute leur grâce dans ce cadre propice. Muniain, De Marcos, Aurtenetxe, Ibai Gomez, tous sont apparus au moins une fois dans les pages transferts des journaux espagnols Marca ou AS.

On connaissait déjà le talent de certains, mais la saison dernière a été une totale confirmation et réussite pour eux. C’est le cas de Fernando Llorente ou Javi Martinez, pour ne citer qu’eux. Ce n’est pas une habitude à l’Athletic de voir plusieurs de leurs joueurs faire autant parler d’eux sur la scène européenne.  Dans un club où l’identité culturelle basque est très forte, les joueurs eux-mêmes sont très attachés au club et à leurs racines. Ajouté à la politique de recrutement qui ne permet d’acheter que des joueurs issus du Pays Basque ou de Navarre, il est donc très rare chez ce club de voir un mercato aussi agité. Ce climat inhabituel a fatalement pesé lourd dans les esprits.

Le départ forcé de Javi Martinez au Bayern de Munich, alors que le club n’avait pas encore donné son accord au joueur pour s’envoler vers l’Allemagne, a sans aucun doute remis en cause l’amour et l’intégrité de l’international espagnole envers son club formateur. Dans le même cas, Fernando Llorente, à bien faillit imiter son compatriote de la sélection espagnole. Un temps annoncé à Arsenal, puis à la Juventus, il est finalement resté au Pays Basque malgré le refus de prolonger son contrat. La fermeté du président Jose Urrutia a contraint le joueur à rester un an de plus à l’Athletic et à partir libre l’été prochain dans un grand club européen.

 

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Ces deux affaires ont été perçues par la plupart des supporters comme un affront au maillot rojiblanco. Les banderoles « Mercenarios Kanpora » (Mercenaires dehors) déployées à l’entrainement à l’intention des deux concernés en dit long sur le climat électrique qui règne du côté de Bilbao. S’ajoute à tout cela, le « clash » entre Bielsa et le président Urrutia à la même période. Suite à des propos jugés « déplacés » de l’entraîneur argentin sur la lenteur des travaux de rénovation réalisés au centre de formation, le club basque avait fait parvenir un communiqué dans lequel il dénonçait fermement les propos de « El loco » et soutenait le travail fournit par les ouvriers sur le chantier (Bielsa aurait aussi eu une altercation violente avec le chef de chantier).

 

 Humilié, l’ancien sélectionneur du Chili aurait posé sa démission le jour même. Cela s’est en réalité transformé en « mini break » avec le club, puisque 3 jours plus tard, Bielsa reprenait ses fonctions d’entraîneur en expliquant : « Je reste fidèle à ce que j'avais promis au club mais cela a largement changé mes relations avec mon président ». Ambiance à Bilbao, avait d’entamer une saison où désormais, la plupart des équipes de Liga les attendent de pied ferme.

 

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Sans défense

 

Neuf. C’est le nombre de buts encaissés par l’Athletic Bilbao au soir de la 2ème journée de Liga. Cinq à domicile contre le Bétis Séville et quatre sur la pelouse du bourreau, l’Atlético Madrid. Pas la meilleur des façons pour débuter un championnat dans les meilleurs conditions (ajouté aux problèmes internes…). Javi Martinez parti, Amorebieta et Aurtenetxe blessés, c’est sans aucun cadre défensif (excepté Iraola) que l’Athletic débute la saison.

 

L’expérimenté Gurpegui est repositionné en défense centrale avec San José mais les deux manquent cruellement de temps de jeu et ne sont clairement pas au niveau pour débuter la saison en tant que titulaire. L’Athletic prend l’eau et malgré une possession favorable dans le jeu (60% contre le Betis et l’Atlético) les contres attaques adverses font mouches à chaque fois. La faute à une défense souvent mal alignée, beaucoup trop attentiste et en cruelle manque de vitesse face aux attaquants adverses. 

 

Un vrai casse-tête pour l’entraîneur qui peine à trouver la bonne composition défensive. Depuis le début de la saison, « El loco » n’a jamais titularisé le même quatuor défensif en sept rencontres de championnat. Seuls Iraola et Gurpegui ont joué tous les matches en tant que titulaire. Hormis ces deux joueurs, San José, Ander Herrera, Inigo Perez, Ekiza, Amorebieta et Xabi Castillo se sont tous succédé au moins une fois depuis le début de la saison en défense. Une instabilité qui démontre les carences défensives de l’équipe depuis le début de la saison (14 buts encaissés à la 7e journée, soit le plus mauvais total du championnat).

 

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Une « Llorente-dépendance » qui se confirme

 

S’il y a bien un joueur pour lequel l’Athletic doit énormément son parcours en Europa League la saison dernière, c’est bien lui. Enchaînant but sur but depuis trois ans, sa réputation de goleador n’est plus à faire. Cependant, Fernando Llorente, victime d’une blessure en début de saison, n’a joué que 110 minutes avec le club basque depuis le début de la saison. Un temps de jeu très mince à l’image du faible impact de l’Athletic au niveau offensif cette saison. Certes, le retour de l’ex-valencien, Aduriz, est loin d’être une grande déception (déjà 4 buts en 7 matches), mais il n’a pas encore le même impact qu’a Llorente sur toute l’équipe. Pour son premier match de la saison, « El Rey Leon » inscrit son premier but et délivre une passe décisive à Aduriz pour arracher un nul mérité sur la pelouse de l’Espanyol Barcelone (3-3). Contre l’Hapoel Kiryat en Europa League, son entrée fracassante en deuxième mi-temps aurait dû permettre à l’Athletic de s’imposer facilement (score final : 1-1). 

 

Déjà secoué par son « vrai-faux » départ cet été, son récent clash à l’entraînement avec Marcelo Bielsa n’arrangera certainement sa situation et son temps de jeu. Sa relation avec les supporters semble néanmoins s’être apaisée, il a d’ailleurs été applaudit lors de son entrée face à l’Hapoel Kiryat. Les socios de l’Athletic le savent très bien, s’ils veulent retrouver le même football développé par leur équipe fétiche la saison passée, ils devront compter à 100% sur le talent de Fernando Llorente. Le moteur de cette équipe, c’est lui. Certains commencent même à critiquer le choix de Bielsa de ne pas le titularisé à la pointe de l’attaque.

 

La victoire à Osasuna le weekend dernier (0-1) sur un but d’Aduriz en début de match donne raison au technicien argentin, mais l’équipe reste fragile et le déplacement à Valence dans 15 jours s’annonce des plus périlleux. Des problèmes internes alarmants, une défense qui prend l’eau, un Llorente mis sur la touche par un entraîneur en plein doute, la machine basque semble sacrément enrayée.

 

Nicolas Laplume

 

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